La semaine écoulée a été synonyme d’apaisement verbal et de bonne volonté retrouvée parmi les grands de ce monde. Ainsi, le président de la FED a rassuré les marchés lors de son discours à Jackson Hole, en promettant d’agir d’une manière appropriée pour maintenir l’expansion. Celui-ci a également avoué que les conditions économiques globales s’étaient dégradées. Les investisseurs ont donc pris comme acquis une nouvelle baisse des taux à la prochaine réunion de l’institution le 18 septembre. Le débat portera donc sur l’ampleur du mouvement. N’oublions pas qu’il s’agirait de la seconde réduction depuis un nouveau cycle d’assouplissement initié en juin dernier. Historiquement, cette période est cruciale pour les marchés. Elle permet ainsi aux opérateurs de déterminer si on est entré dans une période prolongée de diminution du loyer de l’argent, liée à une possible récession, ou s’il s’agit d’un ajustement provisoire pour redynamiser une économie dans un trou d’air passager. Dans le dernier cas, c’est une bonne performance des actions dans les dix-huit prochains mois. Dans le premier scénario, c’est le début d’une future récession avec un cercle vicieux de baisse des actions liées à une chute des bénéfices. On peut distinguer deux courants de pensée. Ceux, comme nous, qui sont favorables à agir vite et fort pour restaurer la confiance et faire remonter les taux longs au-dessus des taux courts. D’autres sont convaincus qu’il est important de ne pas montrer de signes de panique qui pourraient se propager sur les actifs risqués. Par conséquent, Jerome Powell devra convaincre par ses actes et ses mots justes. C’est un exercice délicat qui s’annonce.
Pendant ce temps, les chefs d’Etats des principaux pays développés se réunissaient à Biarritz. Le ton était à la réconciliation après des semaines de surenchères de droits de douane. Donald Trump a trouvé l’astuce d’un appel des autorités chinoises, suggérant que ceux-ci souhaitaient négocier et signer un accord. Les marchés ont été rassurés malgré un doute sur ces propos. Après une période ambigüe, Pekin a également fait preuve de signes de bonne volonté en affirmant ne pas vouloir réagir aux dernières hausses de tarifs de Washington. C’est important mais pas suffisant pour relancer la croissance mondiale. Après dix-huit mois d’escalade, il devient urgent de mettre un terme à cet affrontement. Là encore le temps presse car la récession industrielle est une réalité partout dans le monde. Les services tiennent encore bon. Ainsi, l’indice du Conference Board de confiance des consommateurs en août était en hausse à 135,1 contre 129 le mois dernier. Le PIB du 2ème trimestre a été révisée légèrement à la baisse à 2% contre 2,1%. Une des explications repose sur la baisse des exportations américaines malgré une consommation en progression de 4,7% contre 4,3 précédemment. Pour l’instant, le déficit commercial ne se réduit pas et l’Amérique continue d’importer des biens vendus aux ménages. Est-ce un échec de la politique actuelle de la Maison Blanche ?
En Europe, les derniers chiffres macroéconomiques vont vers une stabilisation ou à une légère amélioration de l’activité. L’indice du sentiment économique de la Commission Européenne est ressorti en hausse à 103,10 contre 102,7 en juillet. C’est un mieux pour un indicateur proche de son plus bas de mars 2016. Là encore on attend la BCE le 12 septembre. Hausse et QE à la clé ?
Chiffre de la semaine : 3.8 Mls : âge du crane qui a été découvert en Ethiopie, 600 000 ans plus tôt que l’Australopithèque Lucy découverte en 1974