Donald Trump a redonné espoir aux investisseurs en ce jeudi 10 octobre. Selon lui, les négociations en cours se sont bien passées avec la délégation chinoise, actuellement en déplacement à Washington. Le président américain devrait ainsi rencontrer aujourd’hui le vice-Premier ministre Liu. Selon des sources diverses, un accord partiel pourrait être finalisé, comprenant les produits agricoles, le change, ainsi qu’un report ou l’annulation de la hausse des tarifs de 25% à 30% sur une première liste de biens, prévue ce 15 octobre. Bien que positives pour les marchés, ces améliorations seraient insuffisantes, selon nous, pour relancer le commerce mondial et l’activité manufacturière. En effet, pour que des industriels réinvestissent significativement, il faut un cadre international clair et stable. Or depuis dix-huit mois, les voltes-faces et les rebondissements ont été nombreux. Les acteurs mondiaux de la chaine d’approvisionnement sont dans l’attentisme, faute d’un accord global et définitif. Plus vite, celui-ci sera signé, plus vite sera la reprise économique qui nous fait actuellement défaut. Au quotidien, nous pouvons constater les premiers dégâts de cette guerre commerciale. Ainsi cette semaine, Philipps a averti sur ses prévisions de marge opérationnelle. Le coupable désigné a été les droits de douane, même si d’autres facteurs ont affecté le groupe.
En Europe, le chaud et le froid ont soufflé entre Boris Johnson et l’Union européenne. Celui-ci est tenté, pour des raisons politiques et électorales, de ne pas demander de report de la date de sortie prévue ce 31 octobre. L’idée est de créer un blocage juridique et faire monter la pression. Les pourparlers ont été houleux avec des réactions vives, même de la chancelière allemande Angela Merkel. Tout s’est soudainement détendu après la rencontre entre le premier ministre britannique et Leo Varadkar, son homologue irlandais. Cette réunion a été qualifiée de « constructive ». Un compromis sur l’épineux obstacle de la frontière terrestre serait possible et dans l’intérêt de tous. L’affaire est à suivre et toute nouvelles positives attendues avec impatiences des deux côtés de la Manche.
Mais quittons la sphère géopolitique pour revenir aux fondamentaux économiques. Contre toute attente, la production industrielle allemande a été positive de 0,3% en août. La décélération annuelle a été moindre que redoutée à 4% contre 4,3% estimée. Ce chiffre est une éclaircie bonne à prendre. En effet, les commandes sont en baisse de 0,6% sur ce mois soit -6,7% sur un an glissant. La France, qui dernièrement se distinguait positivement de son voisin germanique, a publié des données décevantes. Ainsi, toujours en août, la contraction a été respectivement de 0,9% et de 0,8% pour la production industrielle et manufacturière. La baisse annuelle pour ces deux statistiques ressort à 1,4% et à 1,6%.
Enfin, les banquiers centraux ont été également sur le devant de la scène. Ainsi Jérôme Powell a sous-entendu que la Réserve Fédérale achèterait prochainement de nouveaux bons du Trésor. Ce ne serait pas officiellement un programme de QE (quantitative Easing) : l’objectif est de détendre le marché interbancaire, en insuffisance de liquidités cette dernière quinzaine. Une baisse du taux des réserves est également envisagée pour desserrer l’étau. Bien que marginale, c’est bel et bien positif pour les actifs financiers, toujours avides de bonnes nouvelles dans un environnement où le mot « récession » fait résonance dans les salles de marché.