Dans notre lettre d’information hebdomadaire du 6 février dernier « Des chiffres macroéconomiques plus forts que le coronavirus ? », nous soulignions le contraste entre la situation économique des États-Unis et celle de la Chine, foyer de l’épidémie du Covid-19. Deux mois après, force est de constater que le confinement, pour contrer la propagation du coronavirus, a fait plier l’économie mondiale. Aucune zone géographique n’est épargnée. Ce qui impressionne le plus, c’est la violence du choc et l’enchaînement de records historiques concernant les statistiques et les indicateurs de la finance moderne. Les derniers donnent le tournis car ils ont été catapultés au-delà de la stratosphère. En effet, il n’est plus possible de représenter des courbes avec la même échelle. Ainsi outre-Atlantique, selon l’ADP, plus de vingt millions d’emplois ont été détruits en avril. C’est la conséquence logique des vingt-neuf millions nouvelles demandes d’indemnisations chômage enregistrées depuis le 20 mars. Les économistes s’attendent désormais un chiffre de sans-emplois à 16 % en avril contre 4 % en mars. À l’échelle du pays, la France est encore plus impactée, car le cap de 10 millions de salariés au chômage partiel a été franchi le mois précédent, soit un sur deux !
Cependant, tout ceci est presque du passé, car notre déconfinement débute la semaine prochaine et celui des autres pays européens se poursuit par ailleurs. Au pays de l’Oncle Sam, Donald Trump a invité les Américains à reprendre le travail, même si un certain nombre d’entre eux allaient mourir. Plus de 60 % redoutent d’être contaminés. Dans ce pays fédéral, les gouverneurs des États sont les personnes qui décident. C’est donc le dilemme auquel ils doivent faire face. Retravailler et consommer plus pour relancer l’activité économique et risquer des vies humaines. Dans ce contexte, les investisseurs sont partagés. Après la hausse de plus de 20 % des indices depuis le 19 mars, certains allègent leurs positions. Ils préfèrent attendre de connaître l’ampleur de la deuxième vague tant redoutée. C’est l’explication de la consolidation initiée depuis fin avril, avec en plus la relance de la guerre commerciale par la Maison-Blanche. D’autres profitent de cette baisse pour se renforcer. Les politiques de relance budgétaire et des banques centrales sont favorables à une reprise imminente. De surcroît, les indice PMI dans la zone euro sont également à un niveau jamais enregistré en avril. Celui des services a été révisé à 12 contre 26,4 en mars. La première estimation était à 11,7. Traditionnellement, le rebond de ces indicateurs est positif pour les marchés actions. Cela devrait se produire en mai. Toutefois, le marché est, pour le moment indécis et plutôt dans l’expectative. Les volumes sont faibles et peu révélateurs d’une nouvelle tendance de fonds. Dans ce contexte, nous ne modifions pas nos portefeuilles.