Nous l’attendions depuis presque deux mois : le déconfinement. Assignés à domicile pour la première fois en période de paix, nous étions impatients de pouvoir de nouveau nous balader librement, sans fournir une attestation avec un motif de déplacement autorisé. C’est donc chose faite et ce 11 mai restera dans l’histoire comme la première étape d’un retour progressif à la normale. Nous pouvons désormais nous promener sans contraintes dans le département ou dans un rayon de cent kilomètres. Les salariés peuvent retourner au travail, sous condition stricte de mise en place de mesures sanitaires par l’employeur, et avec encouragement de prolonger le télétravail. C’est la rentrée pour les adultes et pour une partie de nos enfants. L’activité redémarre, malheureusement pas pour tout le monde. En effet, la réouverture des bars et des restaurants est envisagée à partir du 2 juin, seulement dans les zones vertes, si l’épidémie ne se dégrade pas. C’est cette fameuse deuxième vague tant redoutée qui monopolise dorénavant l’attention des investisseurs. Cette crainte a été renforcée après les propos d’Anthony Fauci, immunologiste reconnu et conseiller contre le Covid-19 à la Maison-Blanche. Ce dernier a mis en garde contre les conséquences « très graves » d’un redémarrage de l’économie trop rapide. Contrairement à l’Europe, les États-Unis n’ont pas attendu une période significative de plus de 15 jours de baisse continue de nouveaux cas d’infection avant d’alléger les restrictions. De ce fait, les espoirs d’une reprise forte post-confinement ont été douchés, et les marchés actions ont repris le chemin de la baisse, après un rebond en fin de semaine dernière. La fête a ainsi été gâchée. Le déconfinement ne signifie donc pas une vie identique à celle d’avant l’apparition du coronavirus. Bien au contraire, l’Organisation Mondiale de la Santé a averti ce mercredi qu’il ne peut y avoir de « retour à la normale » après la pandémie du Covid-19. Nous devons donc vivre avec. Nos habitudes de consommation et de loisir vont donc être bouleversées pour un certain temps. De nombreux restaurateurs et hôtels se demandent s’ils vont rouvrir avec une activité partielle, compte tenu de l’incertitude sur la fréquentation et des coûts des relatifs aux mesures sanitaires à adopter. Le secteur du tourisme, un des piliers de notre économie française, est touché plus longtemps que prévu. Le gouvernement l’a bien compris en présentant, ce 14 mai, un plan de relance et d’accompagnement du secteur. Les Français pourront prendre leurs vacances cet été, si la situation sanitaire le permet.
Dans ce contexte de consolidation anxiogène, les États-Unis ont musclé leurs discours contre la Chine, laissant planer le doute sur la mise en place de l’accord de phase 1 sur les taxes douanières. Cela a rajouté de la volatilité à ce marché perdu. Toutefois, ne désespérons pas : le redémarrage, même lent, de l’économie a commencé. Comme en Chine, l’inflexion de tendance devrait être progressive. Ne nous laissons pas intoxiquer par des indicateurs passés, l’important est ce qu’il va se passer ces prochaines semaines, et surtout de ne pas reconfiner. Une hausse du nombre de nouveaux cas en Europe et aux États-Unis est néanmoins à prévoir. C’est inévitable, surtout avec les campagnes massives de dépistage des cas symptomatiques. L’enjeu est d’adopter ces gestes barrières, d’isoler le plus rapidement possible les nouveaux foyers (les « clusters »), afin de contenir le virus pour ne pas saturer de nouveau nos hôpitaux.