On l’attendait avec impatience et c’est une première depuis février dernier : des indicateurs PMI au-dessus de 50 en France. Ce fait s’est produit ce mardi 23 avec une publication à 52,1 pour l’indice manufacturier et 50,3 pour celui des services. La tendance est la même dans la zone euro, à un niveau moindre, puisque ces mêmes statistiques soient respectivement à 46,0 et 47,3. En réalité, toute l’Europe monétaire est en phase de reprise forte avec le déconfinement. La particularité du calcul de ce chiffre économique repose sur le fait qu’il résulte de la proportion de l’activité en expansion, en stabilité et en contraction, et non de la puissance de chaque composant. Pour simplifier, cela signifie donc que le redémarrage de l’activité est plus généralisé en France qu’en Allemagne par exemple. Le choc violent inédit et provoqué par le coronavirus va forcer les économistes à revoir leurs modèles de corrélation entre ces données mensualisées, et celles officielles du PIB publiées plus tard. Dans l’Hexagone, le point bas du mois d’avril correspondrait à une contraction de la richesse produite de plus de 25% partiellement compensée par une augmentation de plus de 20% en juin. Après des records à la baisse, on s’attend à des PMI historiques à la hausse ces prochains mois. Cela sera liée à une normalisation de l’économie, même si la croissance sur un mois glissant sera moins importante, mais restera robuste. Un facteur technique qu’il convenait de préciser à l’avance.
Les États-Unis ont également eu leur part de satisfaction. Ainsi, Les commandes de biens durables en mai affichent un excellent +15,8% contre -17,7% en avril. Cela est dû à la fin progressive du confinement. Les marchés financiers auraient normalement célébré cette salve de bonnes nouvelles. En réalité, la fête a été gâchée par les inquiétudes sur la propagation toujours trop forte du Covid-19 au Brésil, en Inde, et surtout dans certains états américains notamment au Texas et en Floride. Les unités de réanimation à Austin sont désormais saturées. Le gouverneur a été contraint de suspendre les prochaines mesures de déconfinement. Les bons élèves, à savoir New-York, le New-Jersey et le Massachusetts ont annoncé une quarantaine imposée aux citoyens du Texas. La volonté est de préserver les bons résultats obtenus après de nombreux sacrifices. En Allemagne, deux cantons ont été reconfinés : celui Gütersloh et de Warendorf. Au total, plus de 600 000 habitants sont de nouveau soumis à des restrictions de déplacement. D’importants foyers ont été détectés avec plus de 1500 contaminés. En Ile-de-France, une campagne massive de dépistage vient d’être lancée. Elle concerne 1 300 000 habitants dans trente communes de l’Essonne et de la Seine-Saint-Denis. Dans la hantise d’un confinement plus généralisé, les marchés financiers ont retrouvé de la volatilité mais ils font preuve de résistance. Leur orientation à court terme dépendra donc de notre faculté à ralentir la progression du virus et des nouvelles géopolitiques, Donald Trump ayant soufflé encore le chaud et le froid avec la Chine et les Européens, nous menaçant de modifier la liste de produits soumis à une taxation majorée.