C’est la mesure que tout le monde redoutait : un nouveau confinement après avoir vécu celui du printemps dernier. C’est désormais une triste réalité depuis ce vendredi matin. Les conséquences pour tout le monde sont lourdes. La plupart des chefs d’entreprise sont dépités, à l’idée de subir un nouveau choc sur leur activité et sur la remise en question de la pérennité de leur société. La grande majorité des employés sont de nouveau en chômage partiel, voir au chômage tout court, ou en télétravail forcé. Les séniors retraités, s’ils sont valides, sont privés de leurs loisirs et de rencontres familiales. Seuls, les personnes vulnérables ou en maison de retraite, ont le droit à des visites, synonyme de chaleur humaine, pour rompre l’isolement qui les frappe. Les secteurs positivement impactés par la pandémie sont en surrégime. On pense évidemment à tout le personnel soignant, ainsi qu’à ceux des laboratoires de diagnostic médical, qui n’ont jamais vu autant de nez de leur vie. Deux autres secteurs sont également en forte activité : celui de la distribution de biens de première nécessité, ainsi que celui de la digitalisation.
Quelles sont les conséquences sur l’activité du quatrième trimestre ?
En France, la baisse du PIB était de 5,9 % et de 13,7 % respectivement au deuxième et troisième trimestre. Le ministre Bruno Le Maire évalue l’impact du nouveau choc à 15 %. Il table désormais sur une contraction de la richesse nationale produite cette année de 11 % contre 10 % auparavant. L’ajustement apparaît faible au premier abord et certainement optimiste. Cela pourrait s’expliquer par deux facteurs. Le premier est que la reprise au cours du troisième trimestre a été plus forte que prévue à 18,2 %, contre 15 % comme anticipée. Sur un an glissant, la baisse s’élève désormais à 2,9 %. On retrouve un niveau de récession plus conforme à ceux du passé. En comparaison, ce même indicateur affichait -3,9 % en juin 2009, au plus bas de la crise financière initiée en 2008. Les mesures de soutien portent donc leurs fruits et se sont traduites par un net rebond de la consommation des ménages le trimestre dernier, évaluée à 17,3 %. Le second facteur est qu’il s’agit d’un confinement, certes national, mais en réalité partiel. Les écoles, collèges et lycées, mais pas les universités resteront ouvertes pour accueillir les enfants, sous protocole sanitaire renforcé. L’objectif est bien de libérer un maximum de forces vives autorisées à travailler. Contrairement en mars et en avril dernier, les services publics resteront ouverts en mode réduit. Seuls les commerces et établissements recevant du public (ERP) non essentiels seront fermés pendant le confinement. Ils ont toutefois le droit de mettre en place un système de livraison et de retrait de commandes, en complément de nouvelles aides. Celles-ci peuvent aller jusqu’à 10 000 euros via le fonds de solidarité. Le dispositif d’activité partielle est étendu jusqu’au 31 décembre 2020 et les prêts garantis par l’État sont prolongés jusqu’au 30 juin 2021. Des politiques de prise en charge des loyers pour les PME seront prochainement présentées. Tout ceci, en attendant de nouvelles décisions de la BCE. Cette dernière a indiqué hier, que l’environnement actuel comportait des risques baissiers. De facto, des plans supplémentaires d’achats d’actifs sont attendus au plus tard en décembre. Même réduite, la facture au global cette année restera salée, avoisinant plusieurs centaines de milliards d’euros, financée par endettement. De quoi reporter le problème du remboursement ultérieurement et se faire peur pour Halloween, tristement non fêtée à la maison.