Netflix a tenu une nouvelle fois le devant de la scène, ce mercredi 20 avril, avec une chute de 35 % de son cours de bourse. C’est la seconde fois cette année que le titre subit un choc de forte ampleur, après la correction de 22 % du 21 janvier dernier, quand la société prédisait un ralentissement de la croissance de ses abonnés pour ce trimestre. La réalité a été pire que prévue, avec une perte nette de 200 000 clients. Hélas, le phénomène devrait encore s’accélérer au cours des trois prochains mois, pour atteindre le total de 2 millions, avoué par la direction. La concurrence d’autres plateformes, telle que Disney Plus, Amazon Prime Video et Apple TV se fait durement ressentir. Toutefois, cette déconvenue est pour le moment une exception dans ce début de période de publication de résultats. La bonne nouvelle est que la très grande majorité des entreprises a surpris positivement et affiche un niveau d’activité soutenu, malgré le contexte international plus compliqué.
Toujours outre-Atlantique, Tesla a impressionné, tant par sa croissance des revenus que par sa profitabilité, avec un bénéfice par action supérieur de 40 % aux attentes. La direction maintient sa prévision d’une progression de 50 % de ses livraisons de véhicules. Le succès de ses modèles et l’augmentation de ses prix de vente, ont fait bondir le prix de l’action de plus de 10 % en séance, avant de subir quelques prises de bénéfice. Dans le secteur de la santé, Johnson & Johnson a affiché une croissance organique de 7,9 %, dont 8,6 % dans sa division équipements médicaux. La reprise des opérations chirurgicales, malgré Omicron, a épaté le marché et a entraîné une vague d’achats sur les actions des fournisseurs d’hôpitaux.
L’Europe est également concernée par cette salve de bonnes nouvelles dans de nombreux domaines d’activité. Ainsi, l’Oréal, Nestlé, Carrefour, Danone, ASML Holding International, Sartorius, ont annoncé des ventes au-dessus des attentes. Les investisseurs ont apprécié particulièrement les titres des entreprises capables d’augmenter leurs prix, ainsi que celles qui ont bien résisté, malgré un contexte difficile, telles que Renault, Volvo et ABB. Kering figure parmi les rares déceptions, en dépit d’une croissance de 27 % de son chiffre d’affaires. Les inquiétudes proviennent de sa marque vedette Gucci, dont la croissance organique a fortement ralenti à 13,4 %, à cause de la Chine. L’action devrait être sous pression ce vendredi, mais la baisse d’une moindre ampleur, comparée à Netflix, car Kering est valorisé 17 fois les bénéfices estimés de cette année, soit avec une importante décote par rapport à ses comparables (24 fois pour LVMH). Le bilan de ce début de saison de publications du premier trimestre est donc positif, comme le démontre la légère progression des estimations des bénéfices par action des composants de l’indice Stoxx Europe 600 depuis début avril. C’est un élément fondamental qui soutient le marché, malgré la poursuite de la hausse des taux longs.