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Point macroéconomique

APÉROS ET DIVERTISSEMENTS AU DÉTRIMENT DES URNES

Par 25 juin 2021juin 29th, 2021No Comments

C’est un fait irréfutable : les Français ont boudé le premier tour des élections régionales et départementales. 67% d’entre nous et 87% de nos jeunes de 18 à 24 ans se sont abstenus. Est-ce la peur de l’isoloir, potentiellement infecté par le variant indien, ou le besoin viscéral de s’évader en période de déconfinement ? Quelle que soit la raison, le besoin actuel de se réunir et de consommer renforce notre scénario de forte reprise estivale. Ce comportement est donc positif à court terme sur le plan macroéconomique et allège la facture du Covid19 des aides mensuelles versées par l’État. Certaines sociétés profitent pleinement de cette soif sans modération de socialisation, comme Pernod Ricard, dont le cours est au plus haut historique, à la suite d’un relèvement de son objectif de résultat opérationnel courant. Dorénavant, Le groupe prévoit une croissance de celui-ci de 16% pour l’exercice en cours contre 10% initialement. Toutefois, ce couac électoral est révélateur de l’incompréhension de l’importance du rôle des régions dans le tissu économique. Même réduites au nombre de 18 depuis 2016, ces collectivités territoriales ont acquis, au fil du temps avec les diverses lois de décentralisation, une autonomie et une importance renforcées. Leur budget annuel dépasse 35 milliards d’euros et elles prennent en charge des missions clés, comme la gestion des transports, des établissements scolaires et de la formation professionnelle. Ce sont des acteurs essentiels de notre vie quotidienne. Ne les oublions pas !

Pour le moment dans l’Hexagone, comme en Israël précédemment, déconfinement rime avec une régression de l’épidémie du SARS-CoV-2. Le taux de reproduction du virus (Ro) s’est effondré à 0,5 ; du jamais vu depuis le 1 er confinement de 2020 ! Cela est dû aux bienfaits de la vaccination couplés à des facteurs saisonniers. Le taux d’incidence est ainsi descendu à 22,2, au plus bas depuis la mi-août 2020. Toutefois, la durée de cette éclaircie pourrait être remise en cause par le variant delta. Celui-ci commence à se répandre dans certains départements (les Landes) et à inverser négativement les statistiques. L’expérience du Royaume-Uni montre une augmentation substantielle de cas positifs (16 703) avec pour le moment une hausse plus modérée des hospitalisations quotidiennes (204). La clé pour ne pas reconfiner repose sur la non-saturation des établissements de soins. Malgré une efficacité moindre du vaccin majoritairement utilisé (le Vaxzevria d’Astrazeneca), celui-ci réduit le risque d’hospitalisation de plus de 60% en cas de contamination au variant indien. De plus, 83% et 61% des adultes ont respectivement reçu une première et une seconde dose. C’est un rempart important qui reste à consolider dans la zone euro, avec des vaccins à ARN messager, dont l’efficacité contre cette souche virale pour prévenir les cas graves reste supérieure à 80%. Alors, ne baissons pas les bras cet été et tendons-les aux personnels médicaux des centres de vaccination !