BioNtech et Pfizer crient victoire ! Malgré une chute du niveau d’anticorps neutralisants de 25 fois observée contre le variant Omicron, l’effet booster de la troisième dose permettrait de retrouver une protection suffisante contre cette nouvelle souche du SARS-CoV-2. La menace d’un confinement dur et généralisé, liée à l’absence d’un rempart réellement efficace, comme en mars 2020, s’estompe donc. C’est un soulagement pour l’humanité et les marchés financiers. De ce fait, les prévisions économiques ne devraient pas être révisées sensiblement à la baisse à cause d’Omicron. Faut-il pour autant se réjouir de cette annonce ?
Pour nous, la réponse est clairement non, car l’effet bénéfique promis avec une troisième injection devait nous immuniser pour une durée plus longue. Combien de temps serons-nous donc protégés contre des variants par un vaccin conçu avec une ancienne souche ? Ne vaudrait-il pas mieux reporter la campagne de vaccination pour les jeunes (à un seuil des moins de 30 ans par exemple), pour la reprendre en mars avec une formulation plus récente, donc plus adaptée et ce, pour une durée en théorie supérieure ? Certes, les formes graves de la pathologie devraient être évitées grâce à l’immunité cellulaire. En attendant, on ressent bien l’enthousiasme du laboratoire américain, dont le cours de bourse est en progression de 42% cette année, à nous vendre prochainement, et plus tôt que prévu, une quatrième dose contre le nouveau variant. Pour autant, faisons attention, car nous ne pourrons pas éternellement effectuer des rappels rapprochés, sans provoquer des effets secondaires de plus en plus prononcés, avec une réponse immunitaire décuplée à chaque fois. D’autant plus que les données disponibles sont encore prématurées. Ainsi, une étude de l’Africa Health Research Institute mesurait une réduction de 41 fois du niveau d’anticorps face à Omicron.
La cinquième vague sévit durement en Europe et plus particulièrement en France avec 61 340 cas positifs recensés le 8 décembre, un plus haut depuis le record historique du 8 novembre 2020 (83 324), en pleine deuxième vague. Contrairement à l’année dernière, la France n’est pas confinée car le nombre de patients en réanimation atteint désormais 2 461, contre 4 884 l’année dernière. Il conviendrait d’adopter des mesures supplémentaires de freinage de la propagation du virus d’ici début 2022. Fort heureusement, le rythme quotidien record de 710 000 doses administrées a été franchi et permet d’envisager que le seuil des 20 millions de compatriotes triplement vaccinés soit dépassé d’ici les fêtes. Ces données devraient ainsi nous éviter un confinement contraignant.
L’attention des investisseurs se focalise désormais sur les prochaines réunions, la semaine prochaine, des banques centrales. Celles-ci devront expliquer leurs intentions concernant leurs programmes de rachats de titres et l’évolution de leurs taux directeurs. Mais l’exercice est difficile, car il intervient dans un contexte inflationniste persistant. Le FED ouvrira le bal le 15 décembre et la BCE, ainsi que la Banque d’Angleterre, suivront le lendemain. Ce sera le dernier obstacle avant un éventuel rallye de fin d’année pour clôturer un bon millésime. Espérons que la fête ne soit pas gachée!