C‘est un fait inédit depuis plus de dix ans. La Réserve fédérale américaine est intervenue ces trois dernières séances en injectant plus de 200 milliards de dollars de liquidités dans le marché monétaire. Lundi 16 septembre, à la surprise générale, les taux interbancaires avec garantie (repo) ont soudain fortement grimpé en séance de plusieurs centaines de points de base. Ils ont même largement dépassé l’objectif officiel de 2,25%. Ces tensions ont duré plusieurs jours, forçant la Réserve fédérale de New-York, en charge opérationnellement de la politique monétaire de l’institution, à intervenir. Cette situation rappelle à certains les heures sombres de la crise financière de 2008, où le marché était quasi gelé faute de confiance entre les banques. Que s’est-il passé ? Il semble que des éléments techniques et saisonniers expliquent ce choc temporaire. Tout d’abord, le paiement de l’impôt. Cette ponction fait tendre historiquement les rendements au jour le jour de quelques points de base. Un autre coupable est pointé du doigt : le gouvernement. Avec un déficit budgétaire attendu pour 2019 au-delà des 1 000 milliards de dollars, il semble que les émissions permanentes du Trésor finissent par assécher les liquidités. Ce fait divers financier a retenu l’attention des journalistes lors de la conférence de presse de Jerome Powell ce mercredi. La baisse supplémentaire de 0,25% du loyer de l’argent décidée par le Federal Open Market Committee (FOMC) est partiellement passée au second plan. Retenons que la FED agit et se dit prête à agir, aussi bien au niveau des taux pour soutenir l’économie que pour le bon fonctionnement des marchés de crédit. Celle-ci devrait ajuster prochainement le niveau des réserves des banques pour desserrer l’étau. Pour le reste, ces récentes décisions ont convaincu les investisseurs. Pour autant, les divisions au sein de ses membres laissent planer un doute sur l’ampleur à venir de nouvelles détentes monétaires.
Il faut dire que les dernières statistiques macroéconomiques en août ont été plutôt rassurantes. La production industrielle a rebondi de 0,6%. C’est le meilleur chiffre depuis un an. Les ventes de détail ont progressé de 0,4%, au-delà des attentes de 0,2%, grâce à l’automobile. Notons également les mises en chantier et les permis de construire au plus haut depuis plus d’une décennie. De ce fait, des piliers de l’économie sont solides et en croissance. Dans son message, le président de la banque centrale a mentionné plusieurs fois la guerre commerciale comme la cause du ralentissement mondial. D’ailleurs, l’OCDE a abaissé ses prévisions de croissance pour la planète à 2,9% contre 3,2%. Cet environnement affecte l’industrie et les investissements des entreprises.
Le week-end dernier, une attaque aérienne a frappé un site pétrolier saoudien, réduisant l’offre quotidienne proche de 5 millions de baril pendant plusieurs semaines. La hausse du brent était proche de 20% à l’ouverture en début de semaine avant de se réduire pour coter désormais autour de $64. Après avoir paniqué, le marché a intégré l’abondance des stocks disponibles, estimant que cette interruption provisoire était absorbable. Une prime de risque devrait toutefois perdurer, pesant à terme sur le consommateur. Taux de change Semaine hautement volatile pour le pétrole. Après les deux séances de repli qui ont suivi une envolée de près de 15% lundi, les prix du baril sont repartis à la hausse. Les craintes de tensions sur l’offre mondiale ont repris le dessus, et des inquiétudes se font sentir sur la capacité de l’Arabie saoudite à restaurer rapidement les infrastructures pétrolières récemment attaquées. Le dollar retombait légèrement face à l’euro jeudi, au lendemain de la décision de la Réserve fédérale américaine d’abaisser ses taux directeurs. De l’autre côté de la Manche, le pound poursuit le rebond entamé au début du mois. Enfin, la parité EUR/CHF échoue toujours à s’installer durablement au-dessus de 1.10 malgré les efforts répétés de la Banque nationale suisse.
Chiffre de la semaine : 1.8 Million: nombre de billets vendus pour la Coupe du monde de Rugby, dont 500 000 aux spectateurs internationaux.