C’est un nouveau rebondissement dans le feuilleton du Brexit. La Cour suprême vient de juger « illégale » la suspension prolongée du Parlement britannique. La Chambre des communes s’est donc réunie cette semaine. Celle-ci n’a lancé aucune motion de défiance contre le premier ministre, qui a refusé de démissionner. La perspective de nouvelles élections devient presque une réalité. Les europhiles se mettent à espérer une victoire au prochain scrutin. D’autres pensent, au contraire, que les conservateurs renforceraient leur majorité. Rien n’est encore joué dans cette interminable saga où tout est encore possible. En attendant, 30 000 entreprises françaises, exportant au Royaume-Uni, doivent se préparer à remplir des formulaires de douane. Une demande d’octroi de numéro d’enregistrement et d’identification est recommandée pour réduire la durée d’immobilisation à la future frontière.
Outre-Atlantique, une procédure de destitution a été lancée contre le président. Une sombre histoire d’enquête sur des politiciens américains via l’Ukraine en est à l’origine. Nous mentionnons ces deux évènements de part et d’autre de l’océan car ils accentuent l’incertitude sur les marchés, et potentiellement sur nos économies. Ainsi, certains pensent que le Congrès et la Maison Blanche seront occupés par cette affaire plutôt que de trouver un accord commercial avec la Chine. Toutefois, les négociations ont été confirmées par les officiels des deux nations. Dans le doute, les marchés actions ont entamé une légère consolidation aux USA qui entraîne marginalement l’Europe.
Au-delà des indices, on peut noter un arrêt de la rotation sectorielle initiée mi-août en faveur de valeurs plus cycliques. L’explication repose sur les mauvais chiffres des PMI pour le mois de septembre. L’Allemagne confirme son statut de lanterne rouge avec un PMI manufacturier à 41,4. Cette forte contraction entraîne l’indice composite à 49,1, soit le niveau symbolique en-dessous du seuil de récession de 50. Les investisseurs attendent plus que jamais un plan de relance de Berlin. L’annonce d’un programme écologique de 100 milliards d’euros sur 10 ans est un premier pas. Mais l’effort est insuffisant pour relancer la première économie de la zone euro et principal partenaire économique de la France. Le chiffre, évoqué cet été, de 50 milliards en quelques semestres serait nettement plus apprécié. Notons encore une fois la résistance des services, principal pilier de l’activité. Les indices PMI reculent, mais restent au-dessus de 50, comme en témoigne celui de la zone euro, de l’Allemagne et de la France respectivement à 52, 52,5 et 51,6. La situation est un peu meilleure aux Etats-Unis où ces mêmes indicateurs ressortent en hausse avec un PMI manufacturier à 51, celui des services et du composite à 50,9 et également à 51. Toutefois, la confiance des consommateurs, selon le Conference Board, est ressortie en baisse à un niveau élevé à 125,1 contre 135. Tout indique la poursuite d’un ralentissement à un niveau en-dessous de 2% pour le troisième trimestre. Ce sont des éléments à intégrer avant la publication des résultats. Certaines sociétés commencent à avertir négativement le marché et leurs titres se font sanctionner. Taux de change Les cours du brut poursuivent leur repli, toujours pénalisés par le retour à la normale de la production saoudienne et la hausse des stocks aux Etats-Unis, qui alimentent les craintes de ralentissement de la demande. Le sucre a bondi cette semaine, porté par la possibilité d’une hausse future de la demande en bioéthanol aux États-Unis, et par une baisse de la production au Brésil. Le dollar a le vent en poupe cette semaine. Il profite des divergences de politique monétaire entre la FED et les autres grandes banques centrales. La livre sterling reste fragilisée par le flou entourant le Brexit. Du côté des valeurs refuges, le yen et le franc suisse consolident en attendant la reprise des négociations entre les deux premières puissances mondiales.
Chiffre de la semaine : 21 : nombre d’années d’existence de Google au 27/09/2019. L’entreprise s’appelait initialement Googol, qui signifie 10 puissance 100.