La semaine avait bien commencé avec des chiffres économiques dans le bon sens aux Etats-Unis. Les commandes de biens durables en août étaient en hausse de 0,2%. L’indice du sentiment de l’Université de Michigan a progressé en septembre à 93,2 et le PMI Markit manufacturier du même mois est ressorti à 51,1 contre 51 précédemment. Cette éclaircie a été de courte durée car les ISM de septembre ont fortement déplu par rapport à août. Ainsi, l’indice manufacturier s’est enfoncé à 47,1 contre 49,1 et le non manufacturier a connu une sévère contraction à 52,6 contre 56,4. Pour les investisseurs, c’est la récession industrielle avec un fort ralentissement dans les services, le principal moteur de l’activité. Ce cocktail dangereux est synonyme de décroissance généralisée à venir et a entrainé des ventes massives sur le marché actions, avec une nouvelle ruée sur la dette souveraine américaine.
Au-delà des inquiétudes, les anticipations de baisse des taux de la FED fin octobre sont remontées à presque 90% de probabilité. Une deuxième détente du loyer de l’argent serait également à prévoir d’ici la fin de l’année. Cette situation devrait donc forcer l’institution monétaire à agir de nouveau. Mais le bras de fer avec la Maison Blanche continue. La réaction du président a été immédiate en qualifiant de « pathétique » la politique de la réserve fédérale. Celle-ci ferait souffrir les industriels américains, pénalisés par un dollar fort à cause de taux d’intérêts trop élevés. C’est un comble alors que la guerre commerciale est très certainement à l’origine de cette baisse des échanges et des investissements mondiaux.
Mais Donald Trump est en pleine campagne et sa rhétorique devrait continuer à être dure. Le but est d’obtenir sa réélection avec un électorat d’ouvriers à préserver. Cependant, la dégradation de la conjoncture à ce niveau menace la croissance américaine, donc un nouveau mandat présidentiel. Prolonger davantage la bataille des tarifs avec la Chine pourrait se retourner contre l’initiateur. Peutêtre aurons-nous des éléments de réponse la semaine prochaine ? En effet, un nouveau « round » de discussions sino-américaines est prévu et les opérateurs attendent plus que jamais du concret. De ce fait, les prochains évènements s’annoncent importants pour les marchés, avant le début de la saison des résultats du troisième trimestre. A ce sujet, ce sera l’occasion d’affiner l’impact de cet environnement compliqué sur les comptes des entreprises.
En attendant, l’Union européenne se voit infligée une sanction par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) pour des subventions au profit d’Airbus. De ce fait, le pays de l’Oncle Sam pourra, en toute légalité, appliquer de nouvelles taxes à l’importation sur plus de 7,5 milliards de dollars de biens et de services du vieux continent. C’est une aubaine pour Washington. Mais cela affaiblit davantage la zone euro, alors que le dernier indice PMI composite en septembre ressort à 50,1. En Allemagne, celuici ressort à 48,5 soit sous le seuil de la récession. Plus que jamais, un plan de relance est nécessaire dans ce contexte dégradé.