Les investisseurs sont gâtés en cette fin de décennie. Les risques géopolitiques se réduisent sensiblement, sans toutefois disparaître complètement. Ainsi, le Brexit devrait enfin avoir lieu le 31 janvier 2020 avec un accord négocié pendant une période de transition. Même si Boris Johnson met la pression sur l’Union européenne pour la signature d’un traité commercial définitif d’ici la fin de l’année prochaine, c’est un gros soulagement à court terme pour les entrepreneurs des deux côtés de la Manche. Outre-Atlantique, l’annonce par Washington et Pékin d’une entente préliminaire sur les droits de douane, dite de première phase, a été également bien accueillie par les marchés. Toutefois, il serait prudent d‘attendre plus de détails avant de crier victoire. Cet apaisement sur tous ces fronts fait du bien au moral des opérateurs de marché. Cela se traduit par des indicateurs de volatilité implicite sur les marchés actions proche des plus bas de 2019 (Vix à 12,5%). L’optimisme est un des facteurs clés pour concrétiser une reprise de l’activité.
D’ailleurs les données publiées cette semaine, pour le mois de décembre, ont été dans l’ensemble conformes aux attentes. L’indicateur de surprises économiques de la zone euro est passé positif en début de mois et continue de s’améliorer à +10,7. C’est la preuve que la situation se stabilise. Les indices PMI donnent la même photo qu’en novembre. En effet, on assiste à une amélioration pour celui des services à 52,4 contre 51,9, et une faiblesse persistante pour l’indice manufacturier à 45,9. Ce dernier est toujours affecté par le PMI manufacturier allemand, désormais à 43,4. Il est temps que la guerre commerciale sino-américaine se termine pour l’industrie outre-Rhin. Toujours en Allemagne, l’indicateur IFO du climat des affaires a redonné de l’espoir en progressant à 96,3 contre 95 précédemment. Il est en constante amélioration depuis cet été en août. Aux Etats-Unis en novembre, la production industrielle a progressé de 1,1% sur un mois. Elle s’était contractée de 0,9% en octobre à cause des grèves chez General Motors. Toutefois, les ventes au détail ont affiché un modeste 0,2% contre 0,5% comme espérés.
Dans cet environnement stable, les marchés financiers deviennent patients. Les banques centrales ont toujours un discours accommodant avec une BCE qui a repris ses achats d’actifs. L’augmentation des liquidités par la Banque centrale européenne et par la FED (exclusivement sur le marché monétaire) devrait, à terme, porter ses fruits. Même la destitution du président américain, votée par la Chambre des Représentants, n’a pas ébranlé la confiance des investisseurs. Ils estiment que cette procédure ne passera pas au Sénat, à majorité républicaine. Bien qu’une consolidation à court terme soit possible, la sérénité ambiante à l’approche de la période dite « trêve des confiseurs » (entre Noël et jour de l’an) est toujours appréciable pour passer un bon Noël.