Le Roi est mort, vive le Roi ! Hier, les marchés financiers ont connu leur pire séance de bourse depuis la crise obligataire de 1987. Le Covid-19 a été déclaré pandémie par l’OMS et la France connait (dixit notre Président), sa plus importante épidémie depuis plus d’un siècle. Les États-Unis sont au début de l’épidémie, et l’Europe entre dans l’œil du cyclone. Pendant ce temps, l’économie chinoise sort de sa période de confinement et les usines redémarrent. Après la victoire lors de la signature des accords commerciaux du 15 janvier dernier, Donald TRUMP semble avoir perdu la main, et Wall Street toute confiance dans l’homme d’affaires américain !
Revenons aux marchés financiers.
Cette crise est-elle comparable aux précédentes ?
Il n’y a rien de commun avec les crises précédentes, et ce pour plusieurs raisons :
- Le développement de la gestion électronique et algorithmique depuis dix ans accentue l’amplitude des variations de marché, ce qui explique en partie la baisse historique du CAC 40 hier ;
- La situation économique de la Chine est comparable à aucune autre période de l’Histoire ;
- Les précédentes pandémies datent de périodes où le monde n’était pas mondialisé.
Quel est le principal risque ?
Le Covid-19 est en fait l’arbre qui cache la forêt. L’évènement le plus important de ces dernières semaines a été la réunion de l’OPEP vendredi soir et le coup d’éclat de Mohamed ben Salmane concernant le dumping pétrolier. Les cours du pétrole ont chuté de plus de 30%, amenant le baril sous les 35 dollars. Pour beaucoup de compagnies pétrolières, le point d’équilibre se situe autour de 50 dollars. Si la situation perdure, les petites et moyennes entreprises du secteur pétrolier et la dette levée aux États-Unis pour le développement du gaz de schiste depuis 2015 vont être mises à mal. Le crédit haut rendement est donc le principal risque de cette crise. Pour rappel, nos allocations ne détiennent pas cette classe d’actifs.
Le marché peut-il aller plus bas ?
Les marchés européens ont perdu près de 40% par rapport à leur plus hauts de début d’année retraçant toute la hausse de 2019 et plus encore. Les marchés américains ont quant à eux toujours des niveaux plus élevés que fin 2018. La réponse est donc oui. Nous pouvons, au cours des prochaines semaines continuer d’avoir des marchés baissiers, jusqu’à ce que le pic de l’épidémie soit atteint Outre Atlantique.
Quelle sont les performances des différents profils et comment sommes-nous positionnés aujourd’hui dans ces marchés ?
Au 11 mars, les allocations de type « équilibré » affichent des performances comprises entre -7% et – 8% depuis le début de l’année. Les allocations « dynamiques » cèdent entre 12% et 16%. Les PEA quant à eux cèdent environ 16%. En début d’année, nous avions renforcé les actions émergentes et les moyennes capitalisations européennes. Cependant les expositions de vos allocations sont restées proche de leurs bornes basses. Les portefeuilles résistent plutôt bien en relatif par rapport à la chute extrêmement violente des actions sur les trois dernières semaines. Nous pourrons ainsi rajouter du risque le moment venu.
Cette crise constitue-t-elle une opportunité d’investissement ?
Sans aucun doute, OUI. C’est dans des moments de fort stress que nous retrouvons des opportunités pour le moyen terme. Cette forte correction va donc nous permettre d’accroître significativement notre exposition actions à bon compte, notamment sur des valeurs de qualité devenues trop chères jusqu’ici. Les niveaux actuels sont attractifs, mais nous devons toutefois attendre une stabilisation du marché, et une baisse du niveau de l’indice de volatilité, difficile à envisager avant que le pic de l’épidémie ne soit atteint. Une annonce coordonnée des dirigeants européens sur un « plan Marshall » constituerait un catalyseur fort pour les marchés actions. A ce stade, nous préférons ne pas modifier les allocations tant que la volatilité reste élevée. Les valeurs de souscription ou de vente de fonds seraient trop aléatoires avec des mouvements de marché de plus ou moins 7% d’un jour à l’autre. En revanche, le trimestre à venir constituera probablement une véritable opportunité d’investissement, la plus attractive depuis 2011 !