C’est une bonne surprise et une suite logique du déconfinement. Selon l’Insee, la consommation des ménages a progressé de 36% en mai par rapport à avril, mais reste en baisse de 7,2% en volume par rapport au niveau de février 2020. Est-ce un simple effet de rattrapage ou une tendance durable ? Il est encore trop tôt pour le dire. Cependant, la réouverture des restaurants et des hôtels en France depuis le 2 juin, laisse présager une poursuite de l’amélioration. La saison estivale sera donc cruciale pour beaucoup d’entreprises. Le secteur de l’alimentaire continue de tirer son épingle du jeu avec un niveau supérieur de 4,1% à celui de février. Plus surprenant, celui de l’équipement du logement a quasiment retrouvé le montant mensuel du début d’année soit 4 milliards d’euros environ. Les ventes d’automobiles, compris dans le groupe matériel de transport ont enregistré la plus forte progression. Les français préfèreront sans doute rouler cet été que de prendre le train ou l’avion
L’hexagone n’est pas une exception puisque l’Allemagne a démontré sa robustesse avec une croissance des ventes de détail de 13,9% en mai, mais surtout une augmentation de 3,8% sur un an glissant. La crise serait donc entièrement effacée ! C’est avec cette solidité retrouvée, que notre voisin d’outre-Rhin vient de prendre la présidence de l’Union européenne. Angela Merkel, très populaire, souhaite marquer les dernières années de sa fonction de Chancelière. Elle fera tout son possible pour faire adopter le plan de relance de 750 milliards d’euros proposé par la Commission européenne. La tâche est ardue car les pays frugaux restent très opposés. Le Conseil européen extraordinaire du 17 et du 18 juillet s’annonce comme le théâtre d’âpres négociations entre les chefs d’état qui se réuniront physiquement.
Cette inconnue n’a pas angoissé les marchés financiers, bercés cette semaine par une série de statistiques économiques meilleures que prévu à travers le monde. Ainsi en Chine, l’indice PMI Composite Caixin a continué de progresser en juin à 55,7 contre 54,5 en mai. Nous sommes sur un niveau supérieur à celui de novembre 2019 (53,2), avant l’apparition du Coronavirus à Wuhan. La reprise se poursuit nettement également aux Etats-Unis. Ainsi, 4 800 000 emplois non agricoles ont été créés en juin, faisant baisser le très controversé taux de chômage à 11,1% contre 13,3% le mois précédent. La consommation des ménages a également rebondi de 8,2% en mai, après une chute de 12,6% en avril. Cette tendance devrait se poursuivre car la confiance des consommateurs du Conference Board en juin a bondi de 12 points à 98,1. Cet optimisme est néanmoins surprenant dans un pays qui enregistre quotidiennement plus de 50 000 nouveaux cas positifs au Covid-19. Les investisseurs ont été rassurés par les résultats préliminaires d’une étude clinique du vaccin de BioNtech, un partenaire de Pfizer. Malgré des effets secondaires non négligeables, le taux d’anticorps neutralisants mesuré a été entre 1,8 et 2,8 fois de celui constaté chez les patients non soignés, contaminés et guéris. Cela a entrainé un net rebond des actifs risqués.