Certaines dates restent gravées longtemps dans la mémoire des investisseurs. Auparavant, le 9 novembre, était depuis un demi-siècle, un jour de recueillement à Colombey-les-Deux-Églises pour ceux qui commémoraient la disparition du Général De Gaulle. Désormais, c’est un jour historique pour la recherche médicale et les marchés financiers.
Pour les investisseurs, cette journée a été surtout riche en émotions. En effet, l’annonce de résultats intermédiaires, affichant une efficacité à 90 % pour un vaccin contre le coronavirus SARS-COV-2 a suscité de nombreux espoirs, dont celui de mettre fin à la pandémie mondiale actuelle. Soudain, les ours sont sortis de leur tanière et ont réduit leur aversion au risque. Ce fut le théâtre d’un puissant mouvement de rotation sectorielle, en faveur de sociétés délaissées et fortement impactées par cette crise. Les gérants étaient largement sous-investis et ont eu le même signal d’achat en même temps. C’est un comportement moutonnier, qui a été accéléré par des rachats de vendeurs à découvert. Ainsi, toute une série de titres ont enregistré des performances au-delà de 18 %. Parmi ceux-ci, on distingue les banques, telles BNP et Société Générale, qui ont connu la hausse la plus importante depuis 11 ans. Très logiquement, Air France dans le transport aérien et Vinci dans le secteur des autoroutes ont connu la même réussite. La palme revient à Unibail-Rodamco avec une progression de 24 % ! A l’inverse, les bénéficiaires de la crise, comme les valeurs digitales ont reculé, à l’image de Téléperformance qui cède plus de 5 %.
Ce formidable phénomène va-t-il durer ou s’effriter comme plusieurs fois observées dans le passé ?
Si les résultats d’efficacité et de sécurité des vaccins en cours de développement sont confirmés les semaines prochaines, les stratèges vont continuer à regarder au bout du tunnel. Le troisième trimestre a démontré la faculté de fort rebond des économies, une fois déconfinées. Cela s’est également répercuté sur les résultats des entreprises, bien meilleurs que prévu.
On a vraiment ressenti que les perspectives de prolongement des mesures de restriction en Europe, n’ont pas altéré l’optimisme ambiant et la vision d’un monde meilleur pour 2021. Les chiffres économiques ont été renvoyés au second plan. Même si des mouvements de faiblesse ne sont pas à exclure, un nombre encore important de gestions sont encore sous-investies. Le potentiel de flux d’investissements pour des actifs risqués est donc bien réel et devrait se matérialiser au fur et à mesure d’une prochaine compagne de vaccination.
Il convient de souligner qu’il s’agit également d’un succès pour la recherche médicale. Le défi irréaliste de mettre au point un traitement en dix mois devient possible, grâce à la biotechnologie de l’ADN. Nous manquons de recul toutefois, pour analyser tous les effets secondaires potentiels de ces nouvelles formulations. Celles-ci devraient également guérir d’autres pathologies. Tout ceci explique la patience actuelle sur les marchés et la volonté de voir un monde meilleur, toujours soutenu par les liquidités abondantes des banques centrales.