Nous l’attendions tous avec impatience. L’assouplissement du confinement actuel a été fixé au 28 novembre. Cependant, le retour à la normale sera progressif et en trois étapes. Dans un premier temps, les commerces non essentiels rouvriront et tous les services à domiciles seront autorisés, avec un protocole renforcé. Puis suivront dans un deuxième temps, les cinémas et les théâtres le 15 décembre. À cette date, nous pourrons circuler librement pour fêter Noël. Les bars, les restaurants, les stations de ski et les salles de spectacles resteront fermés jusqu’au 20 janvier, jour du déconfinement généralisé. Et encore, si les données épidémiques et hospitalières sont satisfaisantes. Cette perspective de reprise économique, en plusieurs temps, est plus faible dans ce scénario. De surcroît, il marginalise d’avantage les secteurs les plus touchés. Si la culture reprend du service, le personnel de la restauration et les saisonniers hivernaux vont rester au chômage. Le gouvernement a pris la décision de ne pas trop faire circuler le virus. Ce choix fragilise les professionnels les plus touchés, pour préserver tant que possible ceux qui résistent assez bien.
Il est vraisemblable qu’il s’agisse d’une stratégie de transition, en attendant celle de la vaccination. Le constat est sans appel. Le SARS-CoV-2 sévit depuis presque un an et nous n’arrivons pas à maîtriser sa circulation sans réduire la nôtre. On peut estimer que 10 à 15 % des Français (positifs et non testés) aient été contaminés. À ce rythme, il faudrait 4 à 5 ans pour atteindre la fameuse immunité collective pour vaincre naturellement l’épidémie. Tout un pan de l’économie sinistré ne survivrait pas à des restrictions aussi longues. Nos finances, ainsi que celles du gouvernement non plus. Il faut trouver une arme plus efficace et l’espoir repose sur des vaccins dont la commercialisation est imminente. Les premiers proposés sont issus d’une technologie novatrice : celle de l’ARN messager. Si les résultats obtenus dans les essais cliniques sont convaincants, nous ne connaissons pas encore tous les effets secondaires à moyen terme. La campagne de vaccination qui s’annonce ne sera pas obligatoire. De ce fait, chacun d’entre nous devra donc faire un choix entre une immunité, dont on ne connait pas la durée, et une restriction de notre liberté de travailler et de circuler. Si la décision envers la première solution semble la plus attractive, celle-ci comporte un risque mal déterminé, celui de contracter une autre maladie. Les marchés anticipent clairement un retour à la normale pour le second trimestre 2021. Ils ne subiront pas directement les dommages collatéraux qui peuvent nous concerner.
Les investisseurs ont conservé leur optimisme cette semaine. Les prises de profit, sur les secteurs ayant le plus rebondi depuis trois semaines, ont été bien absorbés. Le scénario d’une reprise moins forte ces prochaines semaines, suivie d’une période plus dynamique ne semble pas démotiver les opérateurs. Ainsi, les derniers chiffres économiques font preuve de résistance : en novembre aux États-Unis, les PMI manufacturier et des services sont ressortis en hausse et au-dessus des attentes, respectivement à 56,7 et 57,7. La confiance des consommateurs, mesurée par le Conference Board, est néanmoins en baisse à 96,1 contre 101,4. Ce n’est pas étonnant dans un pays où sévit de nouveau la Covid-19. L’Europe est en train de sortir doucement de la deuxième vague et cette tendance explique le bon comportement des actifs risqués.