Ce que l’on redoutait est en train de se concrétiser. On assiste à une résurgence du nombre de cas de coronavirus dans les pays occidentaux, à la suite des fêtes de fin d’année. Cette récréation familiale, même modérément autorisée, se traduit maintenant par une hausse des hospitalisations et des patients en réanimation. Cette situation était anticipée et devait être suivie. Malheureusement, les variants britannique et sud-africain changent la donne. Les gouvernements sont obligés de réagir préventivement, avec une généralisation du couvre-feu à 18 heures en France et des restrictions encore plus dures chez nos voisins. Est-ce l’ultime mesure avant un nouveau confinement dans l’Hexagone ?
Dans tous les cas, tout un pan de l’économie reste fermé sine die depuis le 29 octobre dernier, avec à la clé des entreprises concernées de plus en plus en difficulté. Pour pallier cette problématique, le ministre de l’économie a sorti son carnet de chèques. Le fonds de solidarité est étendu aussi longtemps que nécessaire pour un coût global relevé à quatre milliards d’euros par mois. Le recours au chômage partiel est également prolongé pour les secteurs sinistrés jusqu’à fin février. Cette double action axée principalement sur les entreprises et les particuliers les plus touchés par la crise est également à l’ordre du jour aux États-Unis. Joe Biden a révélé ce jeudi 14 janvier son plan de relance estimé à 1 900 milliards de dollars. Afin de les aider à régler leurs factures du quotidien, les plus démunis toucheront directement un chèque de 1 400 dollars, en plus de celui de 600 dollars voté en décembre. Les chômeurs bénéficieront d’une allocation supplémentaire de 400 dollars par semaine jusqu’en septembre 2021. Ces mesures étaient jugées nécessaires au vu de l’évolution des dernières statistiques. Ainsi, le mois de décembre s’est soldé par une destruction de 140 000 emplois non agricoles. Les demandes initiales hebdomadaires d’allocations chômage remontent progressivement depuis fin novembre et s’accélèrent au 8 janvier à 965 000, au plus haut depuis août dernier.
Force est de constater que le SARS-CoV-2 sévit depuis un an et la riposte est toujours la même : plus de contraintes et plus de déficit financé à crédit. En temps normal, ce vieux refrain répété en boucle tous les trois mois, aurait fini par lasser les marchés. La facture s’alourdit au fil du temps, même si l’activité économique résiste mieux. Ainsi, la Banque de France évalue la baisse du PIB en décembre à 7 % sur un an glissant, soit une contraction plus faible que celle de novembre (-8 %), sans aucune commune mesure à celle du mois de mai 2020 (-17 %). Dans ces conditions, le mois de janvier se solderait par une réduction de la création de richesse nationale entre 7 et 8 %, si on ne confine pas avant la fin du mois.
La véritable sortie de crise repose sur le succès des stratégie vaccinales. À ce titre, nous surveillerons Israël, en tant que bon élève, où plus de 20 % de la population a déjà été vaccinée en un mois. Les premiers enseignements sont intéressants : la protection du vaccin après l’inoculation de la première dose est pleinement effective à partir de la troisième semaine. Seulement 7 cas graves ont été recensés parmi les vaccinés après ce délai contre 244 au cours des sept premiers jours. Potentiellement, c’est le premier pays qui devrait retrouver une vie normale. Un rêve qui semble bien être irréel en France. Pour l’anecdote, les boulangers ne vendent quasiment plus de grandes galettes des rois de plus de 12 parts. C’est bien la preuve que l’ambiance dans les entreprises est loin d’être festive en ce début d’année !