C’est une triste ironie du sort. Un an quasiment jour pour jour après le confinement du printemps 2020, le gouvernement a été contraint d’imposer des restrictions dures dans seize départements français. Au moins 40% de l’économie nationale va donc fonctionner en activité ultra réduite, pendant au moins quatre semaines. Désormais plus de 110 000 commerces dits « non essentiels » devront rester fermer. Plusieurs autres régions sont également en sursis.
Quelle est le bilan en France de cette crise sanitaire depuis plus de douze mois ?
Sur le plan économique, la chute du PIB dans l’Hexagone a été de 8,2% en 2020, soit une contraction de 147 milliards d’euros de richesse produite. L’activité se situait fin décembre à un niveau de 5% en dessous de celui d’avant crise. Dernièrement, l’INSEE prévoyait que la croissance de ce premier trimestre permettait de réduire cette baisse à 4%. Hier, l’exécutif a estimé la baisse du PIB engendré par ce nouveau confinement à 0,2% annuellement. Pour les comptes de l’État, cette décision alourdirait la facture de 1,2 milliards d’euros par mois, soit un total mensuel de 7,2 milliards d’euros. Si on prend en compte que le déficit s’est accru de 85 milliards d’euros l’année passée, le fardeau va dépasser allègrement les 100 milliards d’euros en un an. Par conséquent, le coût cumulé (PIB et dépenses publiques) pour la France va dépasser le chiffre colossal des 250 milliards d’euros.
Malheureusement ce n’est pas fini. Force est de constater que le SARS-CoV-2 possède encore un coup d’avance sur notre arsenal anti Covid-19, de plus en plus renforcé. Malgré des moyens de plus en plus diversifiés et abondants, nous vivons actuellement une troisième vague en Europe. Nous portons des masques au quotidien, testons de plus en plus tôt les cas suspects, et ne sortons plus au restaurant ni dans les bars. Ces changements ont seulement permis de freiner la progression du virus et non de le contrôler. La sortie de crise est prévue au deuxième trimestre au Etats-Unis et en Angleterre, et au deuxième semestre dans la zone euro, grâce à la montée en charge des programmes de vaccination. Par conséquent, le rebond devrait être très fort pendant ces prochaines périodes. Cependant, avec la menace de nouveaux variants, La Covid-19 ne sera pas éradiqué de sitôt, nécessitant encore de nombreux efforts humains, médicaux et financiers pour revivre normalement.
De son côté, lors de la réunion du FOMC de ce mercredi 17 mars, La FED n’a pas annoncé de moyens supplémentaires pour contrer la progression récente des taux longs. Les marchés ont été provisoirement soulagés par l’absence de hausse des taux directeurs envisagée jusqu’à la mi-juin de l’année 2023. Ce ne fut qu’un sursis de vingt-quatre heures. Une nouvelle secousse sur l’obligataire est venue cette fois-ci du Japon, avec une rumeur d’une modification du programme d’achats d’actifs de la Banque centrale. Décidément, les gendarmes monétaires ont bien du mal à temporiser cette vague de tension des rendements souverains, dans un contexte de redémarrage de l’activité outre-Atlantique et de reflation. En effet, une autre conséquence de cette pandémie mondiale est bien la reprise à terme de l’inflation, alimentée par la hausse des cours des matières premières et des facteurs de production. Les opérateurs sont en train de l’anticiper et de la subir à la fois.