C’est le « branle-bas de combat » chez les managers des sociétés cotées. La publication des résultats trimestriels est l’occasion pour ces cadres dirigeants de confirmer, voire de dépasser les promesses faites précédemment au marché sur l’activité de leur entreprise. L’objectif est de convaincre pour faire revaloriser le cours de bourse. En revanche, toute déception peut être lourdement sanctionnée par une chute du titre concerné. En temps normal, cet évènement est synonyme d’effervescence, car il fait l’objet de nombreuses réunions où se rencontrent directeurs, analystes et investisseurs. C’est une sorte de « fashion week » des financiers qui dure plusieurs semaines aux quatre coins de la planète. Crise sanitaire oblige, les présentations se font encore cette année virtuellement, via des visioconférences. C’est fort regrettable, car ce millésime du premier trimestre 2021 promet. Même si la saison ne fait que commencer, respectivement 74% et 83% des sociétés ayant publié en Europe et aux Etats-Unis ont dépassé les attentes. Ce sont les meilleurs chiffres depuis 2009 !
Pourtant, cette bonne dynamique n’a pas été particulièrement saluée cette semaine en bourse. On peut donner deux explications à cette timide réaction. La première repose sur le niveau élevé des marchés. La seconde se trouve du côté de la crise sanitaire et plus particulièrement en Inde. Le pays subit une nouvelle vague avec un nombre record de 332 503 contaminations quotidiennes au Coronavirus. Un nouveau variant plus contagieux, baptisé « B.1.617 », sévit, avec une double mutation de la protéine de pointe. Cette résurgence émeut les marchés et suscite des interrogations sur l’efficacité des vaccins actuels. Ne faisons pas de conclusions hâtives. 135 millions de doses y ont été administrées. Un chiffre considérable qui doit être toutefois relativisé, car il représente moins de 10% de la population. Seulement 1,4% des habitants ont reçu leur seconde injection. Un niveau insuffisant pour freiner une épidémie. Il convient donc d’attendre les données d’efficacité réelles des sérums d’Astrazeneca et de Bharat Biotech (commercialisés localement) face à cette nouvelle souche. Dans l’intervalle, les gérants se doivent d’abaisser leurs estimations de croissance du PIB dans cette zone et d’en mesurer l’impact par société. C’est encore tout le secteur du tourisme (compagnies aériennes, aéroports, hôtellerie et restauration) qui se trouve le plus négativement exposé. Toutefois, le poids de ces valeurs dans les indices actions est marginal, voire nul pour le CAC40. Pour le moment, rien n’arrête l’amélioration des anticipations bénéficiaires des sociétés. Celles-ci se situent désormais à 30% au niveau mondial, avec des disparités (54% au Royaume-Uni, 38% en Europe et 27% aux Etats-Unis). Les fondamentaux demeurent solides.
Entretemps, la nouvelle administration américaine continue son revirement concernant ses engagements climatiques. Joe Biden a ainsi annoncé un nouvel objectif de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Celui-ci a été doublé par rapport au précédent établi par Barack Obama et se situe dorénavant entre 50 et 52% d’ici 2030. Une bonne volonté qui doit être suivi par des actions concrètes, mais qui redonne la « pêche » aux valeurs dites « ESG ». Une thématique qui reste, selon nous, porteuse dans la durée. Cependant, offrons-nous une petite trêve dans cette course à l’économie des ressources, et souhaitons bonne chance à Thomas Pesquet dans sa mission Alpha. L’espace, demeure une source d’avancées technologiques. La production de 4,37 grammes d’oxygène sur Mars est une prouesse qui ouvre de nouvelles perspectives au CO2 produit sur terre.